Guy
Marchand

Guy Marchand


Acteur de cinéma
et de télévision, chanteur,
musicien et écrivain français.
Né le 22 mai 1937
à Paris (75), France.
Interprète Nestor Burma.

Guy Émile Marchand est né le 22 mai 1937 dans le 19ème arrondissement de Paris. Acteur, chanteur, musicien et écrivain français, il interprète Nestor Burma dans la série télévisée Une aventure de Nestor Burma.

Né dans un milieu modeste, il grandit dans le 19ème arrondissement de Paris. Pendant son enfance, il est souvent malade, la faute à une santé fragile ainsi qu’aux privations résultant de l’occupation pendant la seconde guerre mondiale. D'abord atteint d'une conjonctivite purulente, il manque de perdre la vue, puis est atteint seulement quelques mois plus tard, en juillet 1947, par une tuberculose.

Pour soigner cette maladie, Guy Marchand est envoyé à la campagne respirer le bon air. Il en reviendra guéri et changé par sa rencontre avec la jument de la ferme dans laquelle il se trouvait : « Cette rencontre a changé ma vie : les chevaux l’ont accompagnée comme un tapis magique intemporel. A cause d’eux, je n’ai plus de ménisque ni de clavicule intacts, mais ils m’ont toujours apporté le rêve et la santé. Ils sont là depuis le premier jour de la préhistoire, alors je monterai sur leur dos jusqu’à mon dernier jour », déclare ainsi l’acteur*.

Arrivé à l’âge adulte, il fait son service militaire en Algérie, durant la guerre d’Algérie, comme sous-lieutenant – breveté parachutiste – dans un régiment d’infanterie. Il sera mis à cette occasion en subsistance pendant quelque temps au sein de la Légion étrangère.

Son service militaire terminé, il entame une carrière de chanteur puis d’acteur. Il mène ces deux activités de front durant toute sa vie.

Après une petite participation au film Le jour le plus long (1962), c’est à la musique qu’il préfère tout d’abord se consacrer.

Sa voix de crooner couplée à ses talents de pianiste, saxophoniste et clarinettiste lui permet de se faire une belle réputation dans le milieu du jazz, du blues et du tango. Il connaît rapidement le succès avec la chanson La Passionata, tube de l’été 1965, et enchaîne les chansons durant la décennie des années 60. S’ensuivront notamment Signor Caruso, Moi je suis tango, Hey crooner ou encore Relax.

Sa chanson la plus célèbre est probablement Destinée, qui figure sur la bande originale des films Les Sous-doués en vacances et Le père Noël est une ordure, même s’il se déclare frustré par le fait qu’il soit systématiquement associé à ce tube alors qu’il n’avait cherché qu’à composer un slow loufoque à l'image du film.

Son premier album, Je cherche une femme, sort en 1969. S’ensuivront 17 autres albums. Le dernier en date est Chansons de ma jeunesse, sorti en 2012.

Guy Marchand reviendra cependant rapidement au cinéma et embrassera avec une facilité déconcertante – du moins en apparence – une belle carrière d’acteur.

S'il ne décroche que très rarement des premiers rôles, des réalisateurs de renom lui confient des seconds rôles à sa mesure. Ainsi, il tourne dans près de 60 films, avec des réalisateurs comme Robert Enrico, François Truffaut, Gérard Pirès, Claude Pinoteau, Philippe de Broca, Maurice Pialat, Samuel Fuller, Claude Miller, Bertrand Tavernier, Claude Zidi, Gérard Krawczyk, Costa-Gavras, Pierre Granier-Deferre, Pierre Tchernia, Alain Corneau, Edouard Molinaro ou encore Jean-Marie Poiré.

Après Boulevard du Rhum (1971), de Robert Enrico, dans lequel il joue aux côtés de Lino Ventura – excusez du peu – et de Brigitte Bardot, l’énorme succès de Cousin, cousine (1975), de Jean-Charles Tacchella, le rend célèbre et lui vaut l'étiquette de latin lover et de crooner, étiquette dont il se séparera cependant bien vite en multipliant des rôles plus profonds.

Il trouve d’ailleurs souvent ses plus beaux rôles en jouant des personnages antipathiques. On retiendra bien évidemment celui de l’inspecteur adjoint de Lino Ventura dans Garde à vue (1981), de Claude Miller, qui lui vaudra le César du meilleur acteur dans un second rôle en 1982, mais également celui d’un officier dans Coup de torchon (1981), de Bertrand Tavernier, avec Philippe Noiret, celui de « l'homme pâle » dans Mortelle randonnée (1983), de Claude Miller et celui d’un garagiste dans L’été en pente douce (1987), de Gérard Krawczyk.

Acteur de talent, Guy Marchand sera d’ailleurs nominé pour le César du meilleur acteur dans un second rôle pour les films Loulou (1979), Coup de foudre (1983), Noyade interdite (1987) et Dans Paris (2006).

Guy Marchand
Guy Marchand dans Garde à vue, dans un rôle qui lui vaudra le César du meilleur acteur dans un second rôle.

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Guy Marchand jouant l'inspecteur Leroyer dans Noyade interdite.

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Guy Marchand aux côtés de Niels Arestrup dans La dune.

Dans un registre plus léger, le grand public se rappelle de son rôle du chanteur Paul Memphis dans Les sous-doués en vacances (1982), de Claude Zidi, et dans celui du principal du collège dans lequel enseigne Gérard Depardieu dans Le plus beau métier du monde (1996), de Gérard Lauzier.

Coïncidence amusante, il est à l’affiche du film Nestor Burma, détective de choc (1982), de Jean-Luc Miesch, dans le rôle de Marc Covet, aux côtés de Michel Serrault dans le rôle de Nestor Burma.

C’est en effet dans le rôle du détective qu’il reste dans la mémoire du grand public, puisque Guy Marchand interprètera Nestor Burma à la télévision durant 39 épisodes. Il incarnera d’ailleurs si bien le détective privé que Léo Mallet, le créateur de Nestor Burma, déclarera dans une interview réalisée par Hubert Prolongeau le 13 janvier 1995 pour le journal « Libération » : « Marchand est sûrement le Burma le plus vrai que j'ai vu. Il a sa désinvolture ».

À une journaliste évoquant Nestor Burma en 2012, Guy Marchand déclarait d’ailleurs : « ça c’est moi, y’a pas de problème, c’est moi, […] parce que j’écrivais beaucoup les répliques, […] bon le courage en moins, le côté suicidaire et tout ça, je suis pas un détective privé sans peurs ni reproches, mais c’est tout moi, alors... Les répliques me collent à la peau… J’avais même pas besoin de jouer »**.

Guy Marchand tiendra également un rôle important dans le feuilleton télévisé L’été rouge et le rôle principal de la série télévisée Fargas, durant cinq épisodes.

Artiste aux multiples talents, sachant faire preuve d’une vraie rigueur, Guy Marchand n’en reste pas moins un homme qui ne se prend pas au sérieux, et c’est ce qui le rend si attachant.

Invité en octobre 2012 de l’émission de Patrick Simonin « L’invité », Guy Marchand déclarait ainsi : « J’étais pas ce qu’on peux appeler un acteur, j’étais un spectateur privilégié. Et pour la musique c’est pareil. […] En définitive, j’ai pas fait de métier, moi, je suis rentré par effraction dans une salle de cinéma, et puis j’ai approché les stars qui me faisaient rêver. Et donc ça été ça ma vie. Alors souvent on me reproche de pas jouer le jeu, de jouer le mec qu’est cool mais non, je suis pas un professionnel, je suis un amateur, un amateur de spectacles, un amateur… Je vais au Casino de Paris, là, le 29. Bon, […] je pense pas que je suis au Casino de Paris ! Je suis là après tellement de stars que je regarde les loges, que je respire l’ambiance, je suis un rêveur et tout ce qu’est pas surréaliste me fais c-h-i-e-r ! ».

Curieux et ouvert, Guy Marchand a d’ailleurs multiplié les activités sportives. Ainsi, il a pratiqué la boxe, le parachutisme, la moto et le sport automobile au volant d'une Simca 1000 rallye avec le Star Racing Team. Il aime l’équitation et le polo et élève des chevaux, grâce auxquels il a monté la première équipe féminine du monde de polo, l'El Gaucho Polo Club.

Guy Marchand
Guy Marchand au guidon d’une Benelli Tornado Tre, en 2003.

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Guy Marchand en concert au Délirium à Avignon.

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Guy Marchand, parrain du prix du quai des Orfèvres 2013, avec la lauréate, Danielle Thiéry.

Enfin, ces dernières années Guy Marchand a ajouté une nouvelle corde à son arc puisqu’il se livre désormais à l’écriture. Après avoir écrit son autobiographie, intitulée Le Guignol des Buttes-Chaumont (2007), il a écrit trois romans : Un rasoir dans les mains d’un singe (2008), Le Soleil des enfants perdus (2011), pour lequel il a reçu le Prix Jean Nohain 2012, et le dernier en date, Calme-toi, Werther ! (2014).

En mars 2013, Guy Marchand s’installe à Eygalières (13), dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Il est actuellement à l’affiche du film La Dune, de Yossi Aviram, et pourra être prochainement vu dans les films Calomnies, de Jean-Pierre Mocky, et L’art de la fugue, de Brice Cauvin.

*Interview réalisée par Julien Jouanneau le 31 juillet 2007 pour « Paris Match »

**Interview réalisée par Christelle Monteagudo le 14 novembre 2012 pour la chaîne de télévision « Lyon Capitale TV », dans l'émission "En OFF"

Sources : wikipedia, http://guymarchandweb.free.fr/, premiere.fr, Paris Match, allociné.fr, purepeople.com, livre.fnac.com